dimanche 10 mars 2013

Frauentag (journée de la femme)

Dans l'institut où je travaille, il y a beaucoup de femmes dans les couloirs, mais étonnamment peu de directrices d'équipes dans mon département. Mais quand même, on y parle un peu d'égalité hommes-femmes, d'équilibre travail-famille, tout ça tout ça. De plus, dans mon équipe, je constate aux réunions que des femmes du groupe sont en position de force, et je n'ai jamais vécu de sexisme au travail. Et puis chaque année, pour le 8 mars, une sortie est organisée par la respo d'égalité des chances pour les femmes uniquement (c'est à ça que sert la liste de diffusion "femmes" apparemment), cette année au théâtre.



[Photo piquée ici.]


A chaque fois que j'ai vécu à l'étranger, j'ai essayé d'être ouverte à diverses possibilités de sortie et de sociabilisation, ayant quand même moins de connaissances avec qui aller passer du bon temps, au moins jusqu'à présent. En outre, j'aime bien aller au théâtre. Alors, sans trop hésiter je me suis inscrite à cet événement, ne sachant pas trop comment serait la pièce proposée, Männerschlussverkauf, soldes sur les hommes.

Hé bien je dirais d'une part que c'était cher payé, pour des soldes (17€ en tarif groupe, 18€ en tarif normal), et d'autre part que leurs plaisanteries, j'espère que c'étaient leurs fins de série, leurs invendus pas aimés, parce que bon, ce n'était pas poilant, et c'était légèrement lourd.

Le fil directeur de la pièce était la thérapie d'une jeune femme ayant de trop grandes attentes concernant son prince charmant, thérapie menée par une dame assez bizarre qui tirait beaucoup la langue au début, berk berk. L'idée est assez séduisante, je pourrais bien rire sur le thème. Mais là, je n'ai pas autant ri que mes voisines, même si je ne me suis pas ennuyée.

La demoiselle devait se représenter dans différents lieux et époques en se déguisant et y rencontrait un homme, la thérapeute déguisée aussi, essuyant à chaque fois de sérieux revers. Le scénario de chaque scénette était le même : la nana en thérapie se prenait à rêver dans telle ou telle situation, parlait de l'homme à venir, et la thérapeute se ramenait en tant qu'homme bien affreux. L'illusion d'un monde médiéval où un preux chevalier combattrait pour elle était par exemple terminée par l'apparition d'un moine inquisiteur la tuant de flammes après avoir vu sa banane (oui, sa banane, une banane sur scène) entrer en érection face à elle. Fin et délicat, tout ça.



Je n'ai pas très bien compris le sens de tout ça. En effet, il n'y a pas d'homme parfait. Mais il y a autre chose que : le moine de l'inquisition nymphomane et violent, le cow-boy qui fait des promesses de ranch immense et service à thé en porcelaine mais qui voudrait cacher sa fiancée indienne par honte et qui la tue par balle quand elle choisit de partir, l'artiste masochiste qui vient se coller et se frotter à elle - ou plus exactement frotter son entrejambe à elle, etc. Dômeu par exemple me semble tout à fait normal même s'il oublie toujours de fermer la poubelle, ou s'il a dernièrement failli doubler la quantité de beurre dans ce qui était déjà une bombe calorique à la base, en disant "si si je connais de tête la recette du coulant au chocolat, pas la peine de vérifier".

Et la conclusion de la thérapie, à savoir que la demoiselle devait attendre la venue de son homme en développant sa féminité, me laisse pensive aussi. Je n'ai compris ni l'humour ni le message de la pièce je crois. J'ai cependant apprécié de découvrir un petit théâtre caché dans une cour intérieure très charmante, et de discuter avec ma voisine avant le début de la pièce, et j'ai trouvé admirable le jeu de transformation des deux actrices. La demoiselle en thérapie se changeait toujours face à nous, en musique et en dansant, et je l'ai trouvée très belle, avec des mouvements gracieux. Pas étonnant qu'on nous parle de cours de langage corporel après la pièce, cette comédienne en a un très élaboré !

Après, je ne dirais pas que cette sortie m'ait follement inspirée sur le thème de la journée de la femme. J'ai plutôt médité avec Dômeu sur cette publicité pour la Lufthansa qui nous a tous deux indépendemment interpellés dans la rue, affiche avec un gamin très mignon mangeant une glace à la plage, dont le slogan est "Soleil pour Maman, Epargnes pour Papa, Stracciatella pour moi". Je vous laisse méditer dessus aussi, plutôt que sur la banane du moine.

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